mardi 25 juin 2013

Réservoir Rock : performance de JB Gaubert

           Visiblement "l'homo cabriésienus" n'est pas d'une espèce cavernicole, car bien peu de passionnés ou curieux - pas plus que les membres de la Municipalité comme je l'ai dit précédemment - se précipitèrent dans les sous-sols du Château pour la manifestation originale concoctée par le Musée, dimanche 26 mai. Il s'agissait d'une "performance musique et peinture" intitulée "Réservoir Rock" présentée par un jeune artiste, Jean-Baptiste Gaubert, qui s'était déjà manifesté à Cabriès en 2011, en invité "off" de l'Exposition du Château/Musée. Cette fois le Musée lui consacrait la place d'honneur, en avant-première de son Exposition. Mais, aux cimaises solennelles du Musée ou à la cour ensoleillée du Château, l'artiste préféra les profondeurs des lieux, et tint à produire sa performance dans l'ancien et obscur réservoir d'eau construit sous le vieux Château : de "l'Underground", en quelque sorte. Dans un corps à corps avec une bâche grand format négligemment tendue, le jeune artiste fit couler ses drippings, esquissa lettres et signes au pinceau, au crayon ou au fusain, étala ses couleurs à la main, tantôt avec énergie, tantôt avec une application enfantine, et lança ses pigments et ses poudres. Puis, après la pose de ces banderilles, reculant devant son travail afin de l'examiner, il revint faire face à la toile et, d'un geste précis, ajusta un trait blanc de peinture, comme une épée dans la nuque de la bête ...La guitare de Benoît Renard décortiqua la gestuelle du plasticien dans des frôlements de basses et d'aigus. Comme pour le spectacle tauromachique auquel j'assimile cette performance (peut-être avec audace), il y a des afficionados et ceux qui n'aiment pas. Cette forme d'art relationnel qui convie le spectateur à l'intimité et à la contingence du travail de création fait débat. Si elle présente l'avantage de ne pas reléguer le spectateur à la porte de l'atelier et, au contraire, de l'associer aux réjouissances conceptuelles comme aux risques de l'improvisation, comment cette collision avec l'éphémère pourra-t-elle survivre à l'instant ? A Cabriès, un début de réponse sera peut-être apporté dans le cadre de l'exposition vidéo photos de cette performance qui se tiendra jusqu'au 30 septembre au Musée. 

Hélène Martin

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