Surréalisme I : Mélik en "surréaliste nietzschéen"
Comment situer Mélik dans l’ébullition artistique des années 20 et 30 ? Pour la peinture, il s’est lui-même expliqué en 1958 quand il résumait la peinture moderne par trois dates symboliques : 1900 (naissance du fauvisme), 1908 (naissance du cubisme) et 1925 (création de l’expression ‘Ecole de Paris’ par le journaliste d’art André Warnod dans la revue Comoedia).
Mais l’effervescence culturelle c’est le surréalisme pour ce
jeune homme en rupture de milieu. En 1941 il reçoit dans son atelier parisien rue
Daguerre, dans le quartier Montparnasse (ce « cerveau du monde », selon sa propre expression) une
journaliste d’art, Claude Marine pour un entretien sur sa peinture. Les trois
pages dactylographiées de l’article devaient paraître dans la revue Comoedia. Le texte est exceptionnel parce qu’on devine
les préoccupations de ce peintre qui est en recherche permanente de son langage
plastique. Il revendique une synthèse très radicale et propre au milieu des surréalistes dissidents (G. Bataille, Artaud, Miro, Leiris, etc.) , le « surréalisme
nietzschéen » !
Le surréalisme en 1937 est un mouvement artistique complet
qui touche la poésie, la peinture, la photographie et le cinéma. André Breton a
publié son Premier manifeste du surréalisme en 1924, le Second manifeste en 1929. Sa trilogie
sur la fusion entre l’amour et la réalité dans la vie comme dans la poésie est
terminée (Nadja, 1928 ; Les Vases communicants, 1932 ; L’Amour fou, 1937). Ces livres innovants
contiennent des photos qui invitent au
rêve autant que le texte.
On sait que Mélik s’intéresse à la peinture moderne comme au cinéma, avec ses possibilités de jeu avec l’espace (plan serré, cadrage, échelle). Devant un de ses propres tableaux qui peut être vu dans les quatre sens Mélik explique son travail sur l’image:
On sait que Mélik s’intéresse à la peinture moderne comme au cinéma, avec ses possibilités de jeu avec l’espace (plan serré, cadrage, échelle). Devant un de ses propres tableaux qui peut être vu dans les quatre sens Mélik explique son travail sur l’image:
« C’est une
suggestion des thèmes… Il y a un thème cinématographique dans cette chose-là.
Et il est permis à chacun de la vivre à sa façon. Vous découvrez des
personnages debout dans tous les sens. Un tableau a un sens cosmique qui joue
dès qu’il suggère des visions. Ce n’est pas la figure représentative qui
compte, mais la figure-langage. »
Sur le plan formel des images le cinéma donnait à réfléchir
à Mélik. Plus surprenant, le cinéma inspirera aussi quelques tableaux à Mélik, notamment
sur le thème épique du Moyen Age. Le film de Jean Carné, avec des ballades
écrites par Jacques Prévert, Les
visiteurs du soir (déc. 1942) a plu à Mélik et au moins un tableau peut être
attribué avec certitude à l'atmosphère féérique de ce conte fantastique situé dans un château
médiéval. Dans le film, les visages se déforment par moment pour exprimer le passage du
monde réel au monde magique.
Le ménestrel chante une ballade pour Anne « Démons et merveilles » écrite par
Jacques Prévert
« Au loin déjà la
mer s’est retirée
Mais dans tes yeux
entrouverts
De petites vagues sont
restées…
De petites vagues pour
me noyer »
Photo, peinture, cinéma, Mélik réfléchit pour faire du
tableau une machine en expansion, une source de visions et non un reflet
rétinien de la réalité. Il est dans le sillage d'André Breton pour qui le tableau est surréaliste quand il a cette fonction d'objet onirique, comme c'est le cas avec André Masson, Joan Miro ou Giorgio de Chirico. "Tout ce que j'aime, tout ce que je pense et ressens, m'incline à une philosophie de l'immanence d'après laquelle la surréalité serait contenue dans la réalité même, et ne lui serait ni supérieure ni extérieure... Yves Tanguy n'en est pas à déplorer la présence nécessaire, dans un tableau, de ces éléments plus ou moins directs grâce auxquels d'autres éléments prennent toute leur signification occulte. Il leur accorde sans doute une valeur de comparaison. Ce contact, qu'il se garderait de perdre, lui permet de s'aventurer aussi loin qu'il veut et de nous livrer de l'inconnu des images aussi concrètes que celles que nous nous passons du connu", André Breton, Le surréalisme et la peinture, 1928
Mélik, Tête créatrice, début 1950, 100 x 150 cm, collection particulière |
On sait que le jeune Mélik eut une rencontre décevante avec
André Breton vers 1928. Au-delà de cet échec compréhensible (sa peinture était
encore balbutiante), Mélik s'affirme encore en 1937 proche du surréalisme. Il est l'ami de Victor Brauner, et après 1945, il se sent proche de Francis Picabia. Pour
un esprit avide de "merveilleux" le surréalisme est partout à Paris,
où il a ses galeries et ses revues. André Breton dirige une revue prestigieuse, Minotaure, à laquelle participent tous
les écrivains et les peintres subversifs (Dali, Picasso, Masson, Miro, Georges
Bataille, Michel Leiris, etc.). Mélik a eu accès à cette revue, directement ou
à la librairie des Amis des Livres, rue de l'Odéon. Il est l'ami d'Adrienne
Monnier depuis ses études à la Sorbonne en Anglais et Allemand (1922-1926) jusqu'à la guerre au moins (voir les 3
lettres de Mélik à Adrienne Monnier, déc. 1939, janvier et Mars 1940,
Bibliothèque Jacques Doucet, Paris).
Mélik est convaincu que sa peinture est peu accessible,
difficile à comprendre. Il dit lui-même qu’elle est « absconse », et non conceptuelle. Mais elle deviendra
accessible avec le temps. « Je
pense que, dans quelques vingt ans, rien n’empêchera de le devenir. Quand je la
veux langage universel, je tiens compte même du facteur « sottise »,
d’importance si grand surtout dans les civilisations dites avancées et
intellectualisées. Car je sens absolument que, dans les vingt ans qui viennent,
ce facteur aura tendance à être réduit à quantité négligeable… Il y a un monde
intérieur qui est en soi, qui compte beaucoup. Le monde qui est en moi, je
l’exprime, d’autres l’expriment, il s’extériorise. Il est aussi complexe que l’univers.»
Ce passage est en concordance avec de nombreuses idées
d’André Breton : le progrès matériel n’est pas forcément favorable au
progrès mental et vital; le langage artistique est encore un privilège et toute
diffusion trop rapide entraîne un appauvrissement du message. « Il faut absolument empêcher le public d’entrer
si l’on veut éviter la confusion. J’ajoute qu’il faut le tenir exaspéré à la
porte par un système de défis et de provocation » (Second manifeste du surréalisme, 1929). Enfin la
peinture n’a plus à être le reflet de la réalité extérieure, mais la projection
du monde intérieur aussi complexe que l’univers matériel.
C’est la définition même du surréalisme chez André
Breton : « Automatisme
psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par
écrit, soit par toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée.
Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en
dehors de toute préoccupation esthétique ou morale » (Premier manifeste du surréalisme, 1924).
Mélik restera fidèle à cette « sensibilité tonique »
du surréalisme des années 20 et 30 ? Il gardera cette conviction que le langage
de l’art s’adresse à tous mais que son message profond reste élitiste. Il
l’écrira beaucoup plus tard dans son œuvre philosophique : « Ce
qui choque la grande masse ignare au-dedans mais civilisée en surface, c’est
que le langage externe est compris de tout le monde alors que le langage
interne ne l’est que de certains grands aventuriers de l’esprit.
Penser autrement que la matière tout en partant de la matière qui est
en soi, c’est s’accorder à la démesure» (Œuvre philosophique, archives
du musée de Cabriès).
André Breton et le mouvement surréaliste aimaient se donner
une généalogie prestigieuse d’esprits créateurs, les génies dérangeants de la
culture. L’expression « les grands
aventuriers de l’esprit » utilisée par Mélik pourrait être une
réminiscence de sa lecture du livre d’André Breton, Arcane 17 (1946), où l'auteur se revendique de Pythagore, de
Nerval, de Nietzsche, de Rimbaud, de Hugo, et de Paracelse. Alors que le poète travaille la langue pour
en extraire une réalité poétique plus haute, le peintre Mélik part de la
matière et de ses ressources concrètes pour accéder à un univers intérieur. Ce
travail « alchimique » c’est le sens même du livre d’André Breton, Arcane 17. Il y a analogie entre
l’opération alchimique et la transmutation poétique. Il semble bien que Mélik
ait compris sa peinture, dont l'enjeu est une mise au point d’une « spiritualité
plastique », comme autant
d’étapes dans les relations mystérieuses entre la matière et l’esprit. Comme
l’alchimiste qui part de la matière première pour produire du mercure, puis du
mercure au soufre, et enfin du soufre à la pierre philosophale sous l’action du
sel chimique, le peintre commence par préparer ses couleurs, crée des images,
puis passe à l’abstrait, arrive à la rêverie, puis invente cette
figure-langage. Il est parti de la matière pour arriver à penser autrement que
la matière. Démesure du peintre et du poète dans un univers où tout est
démesure.
E. Mélik, L’individuel transprésent (titre de Mélik), 1952, 100 x 81 cm, collection particulière |
Le titre ésotérique du tableau, le ciel lunaire, la fusion
des corps, le soulier en lévitation, tout dans l'image érotise la nature.
Héritage plus ou moins explicite des rêveries occultistes qui intéressèrent
tous les artistes surréalistes, en particulier André Breton ? (voir Annie Le
Brun, "Cette échelle qui s'appuie au mur de l'inconnu", dans
catalogue de l'exposition L'Europe des
esprits ou la fascination de l'occulte, 1750-1950, Ed. musée de Strasbourg,
2011).
Image du Rebis hermétique (res bina, ou nature double, début du XVII ° siècle) où l'androgyne symbolise l'Unité primordiale des êtres. |
La peinture de
Mélik n'est pas "surréaliste", au sens d'un label officiel ( les peintres qu'André Breton célèbre dans Le surréalisme et la peinture, 1928, et L'Art magique, 1957). Par contre la visée de la peinture de Mélik,
comme ses écrits au vocabulaire souvent ésotérique, a dû trouver une
confirmation dans l'atmosphère poétique et symbolique du surréalisme dont la
source aura été l'inconscient de Freud, et surtout la pensée alchimique de l'Europe.
Surréalisme II : la grande Inconscience
« Les têtes que je trouve
les plus ressemblantes sont les têtes les moins réalistes », A. Giacometti, cité par G.
Didi-Huberman, Le Cube et le visage.
Autour d’une sculpture d’Alberto Giacometti, 1993
S’il y a un rapport entre le
surréalisme d’André Breton et le travail de l’image chez Mélik c’est cette
conviction que l’esprit possède une réalité aussi objective que le monde physique des objets étudié par la science. La puissance de l'art est de rendre
visible à notre perception cet espace mental.
André
Breton va s’intéresser toute sa vie à « l’automatique psychique »
qu’il avait pratiqué avec son ami Philippe Soupault pour le livre Les Champs magnétique (1919), livre rare
que Mélik lira avec passion. « Si les profondeurs de notre esprit recèlent
d’étranges forces capables d’augmenter celles de la surface et de lutter
victorieusement contre elles, il y a tout intérêt à les capter, à les capter
d’abord, pour les soumettre ensuite, s’il y a lieu, au contrôle de notre raison»,
André Breton, Premier manifeste du
surréalisme, 1924.
Le
surréalisme se présente d’abord comme une METHODE pour capter les formes les
plus profondes de la pensée humaine : « Surréalisme, n.m. Automatisme psychique pur par lequel
on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre
manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence
de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation
esthétique et morale », Premier
manifeste du surréalisme, 124.
Le
climat spirituel du groupe surréaliste autour d’André Breton, avec de jeunes
poètes et peintres, est très particulier. Il cherche à atteindre un but :
« Je crois à la résolution future de
ces deux états en apparence si contradictoire, que sont le rêve et la réalité,
en une sorte de réalité absolue, se surréalité,
si l’on peut ainsi dire. C’est à sa conquête que je vais, certain de n’y pas
parvenir, mais trop insoucieux de ma propre mort pour ne pas supputer un peu
les joies d’une telle possession… », Premier manifeste du surréalisme, 1924.
Le
rapport de Mélik à l’acte de peintre présente-t-il des affinités avec l'esprit
du surréalisme? Un chose est certaine, peindre est pour lui un acte très singulier, et on ne peut pas le
comprendre sans une généalogie surréaliste. Celui qui a décrit le mieux cette
« danse chamanique » qui aboutit à chacun de ses tableaux de Mélik est Hubert Juin (1927-1986), ce jeune critique d’art passé en Belgique et à Paris par le surréalisme. Il s'installe plusieurs semaines à Cabriès pour écrire son livre, Edgar Mélik ou la peinture à la pointe du temps (Marseille, La
Mandragore, 1953). « La façon qu’a
Mélik de travailler m’a clairement indiqué qu’il avait recours à une activité
médiumnique. L’élaboration de la toile est extrêmement lente (certaines ont mis
des années à devenir ce qu’elles sont), et il en va comme si une sorte de
mûrissement – tant intérieur qu’extérieur – leur était nécessaire. Les tableaux
rangés au long des murs, Mélik passe de l’un à l’autre et procède par courtes
modifications nécessaires jusqu’au jour où l’un d’eux se détache de lui-même,
et, lui-même, se juge terminé. Je n’ai jamais mis en doute qu’il en allait chez
Mélik d’une dictée venue d’un cosmos antérieur au cosmos visible. Les éléments
de cette dictée n’obéissent pas à un automatisme torrentiel, mais plutôt à une
lente montée de forces et d’intentions occultes. Lorsque je parle d’une
activité médiumnique, il ne faut pas découvrir là de transes et de délire. Il
s’agit d’un engouement mystérieux qui entr’ouvre les portes du plus ancien
langage chiffré : celui de la Sagesse immémoriale de ce qui est ».
Tout
le vocabulaire est celui de l’analogie entre le processus créateur et le
travail alchimique, analogie qui a intéressée au plus au point Victor Hugo, Gérard
de Nerval, Baudelaire, Rimbaud et André Breton.
Avec le surréalisme le « message automatique » est devenu la
version mentale de l’antique inspiration venue des Muses, les filles de
Mnémosyné, la Mémoire profonde de tout ce qui est caché. Les découvertes de Freud sur
la déformation des rêves ouvraient aussi la porte à une peinture et une poésie qui
pouvaient échapper à la reproduction de la réalité visible et s’ouvrir à la
dictée du monde intérieur contenu dans l’esprit.
E. Mélik, Portrait de J. Stamboulian, Dessin, collection particulière |
E. Mélik, Portrait de J. Stamboulian, peinture, 1969 |
Ecriture
manuscrite de Mélik, dos de la peinture, Portrait
de
J. Stamboulian, peinture 1969, collection
particulière
|
En 1969 Mélik réalisa un portrait humain sans intention précise à partir de ses trois couleurs symboliques, bleu, rouge, jaune. Comme souvent on aurait pu penser à un portrait imaginaire. Mais il fut surpris de la ressemblance avec le visage de son jeune ami peintre J. Stamboulian. A quelle cause attribuer cet effet non recherché, à quelle dictée d’une mémoire active à l’insu de la raison ? Au dos du tableau Mélik écrivit : « La grande Inconscience fit que je peignis mon ami Stamboulian sans le savoir ».
Man Ray, Robert Desnos dans l’atelier d’André Breton, vers 1922 |
A quoi peut bien renvoyer une pareille expression plutôt insolite? On pense d'abord à l’inconscient freudien qui s’exprime dans les images du rêve,
prouve que la pensée passe dans les images comme dans le langage.
Mais dans le milieu surréaliste, il est plus souvent question de
l'inconscience, terme beaucoup moins
technique et médical. En réalité, André Breton s'est moins intéressé à
la psychanalyse de Freud qu'à la "psychologie
gothique" d'un auteur aujourd'hui largement oublié, Myers (1843-1901); (voir Jean Starobinski,
"Freud, Breton , Myers", 1970). Ce qui déclenche l'inconscience peut être une phrase imagée qui se
forme spontanément à l’approche du sommeil ou dans un état de fatigue,
dans l’écriture rapide (pour les Champs magnétiques), ou dans le sommeil
hypnotique : « Les Champs magnétiques ne sont que la
première application de cette découverte : chaque chapitre n’avait d’autre
raison de finir que la fin du jour où il était entrepris et, d’un chapitre à
l’autre, seul le changement de vitesse ménageait des effets un peu différents.
Ce que j’en dis, sans préjudice de ridicule ou de réclame, tend surtout à
établir qu’en l’absence de toute intervention critique de notre part les
jugements auxquels nous nous exposions en publiant un tel livre a priori
tombaient à faux. Nous n’en risquions pas moins, en prêtant même malicieusement
l’oreille à une autre voix que celle de
notre inconscience, de compromettre dans son essence ce murmure qui se
suffit à lui-même et je pense que c’est ce qui arriva… Je n’ai jamais cessé
d’être persuadé que rien de ce qui se dit ou se fait ne vaut hors de
l’obéissance à cette dictée magique. Il y a là le secret de l’attraction
irrésistible qu’exercent certains êtres dont le seul intérêt est de s’être un
jour fait l’écho de ce qu’on est tenté de prendre pour la conscience
universelle, ou, si l’on préfère, d’avoir recueilli sans en pénétrer le sens à
la rigueur, quelques mots qui tombaient de la « bouche d’ombre ».
», « Entrée des médiums », Revue Littérature, n°6, nov. 1922 ("bouche d'ombre" est la voix du rêve évoquée par Victor Hugo).
« Non seulement
je pense qu’il y a presque toujours complexité dans les sons imaginaires – mais
encore il me paraît certain que des images visuelles ou tactiles se donnent libre
cours dans la région de superficie inévaluable qui s’étend entre la conscience
et l’inconscience », André
Breton, « Le message automatique »,
dans Minotaure, 1933.
Mélik, Femme et chien, 106 x 76 cm, HSC |
La "grande inconscience" : par cette expression surdéterminée qu'il
retrouve spontanément en 1969, Edgar Mélik confirme spontanément l'état
d'esprit surréaliste à l'origine de sa peinture.
Olivier ARNAUD
Olivier ARNAUD
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