vendredi 9 mars 2018

Mélik, scènes autour de la prostitution ?



                "De l'Olympia de Manet (1865) aux Demoiselles d'Avignon de Picasso (1907), c'est à travers la représentation de ce monde de la prostitution que les artistes expérimentent de nouvelles manières de peindre jusqu'à faire ressortir "le beau dans l'horrible".", I. Pludermacher, "Prostitution et modernité", dans Splendeurs & misères. Images de la prostitution 1850-1910, catalogue Musée d'Orsay, 2016.

      Quand on se penche sur la peinture de Mélik on prend le risque de découvrir une diversité de sujets qu'on n'aurait pas imaginée lorsqu'on se limite au Portrait et au Nu (peu de paysages, pas de nature morte). L'intrigue peut commencer par le titre d'un tableau qui fonctionnera comme un aimant pour créer une série significative avec des œuvres auparavant  isolées.  Ainsi ce dessin n'est d'abord qu'un groupe de femmes où domine le jaune d'or, des chevelures rousses et une trouée de bleu et vert  entre deux façades. Dix silhouettes sont tracées au trait noir, avec des visages de profil, de face ou de trois-quarts. Au premier plan une femme corpulente, aux mains fermement appuyées sur les cuisses,  offre une vue généreuse sur sa poitrine. 

E. Mélik, Les Filles de la rue Bouterie à Marseille, c. 1932, 32 x 50 cm, HSC, non localisé
                 
Si on s'en tient à l'image, c'est une scène de rue plus ou moins revisitée par Mélik  car elle lui permet d'inventer le groupe humain compact qui sera une constante de son oeuvre. Mais le titre connu ajoute une dimension humaine insolite, une "beauté interlope" (Baudelaire). La rue Bouterie était le centre de la Fosse, quartier en bas du Panier où s'exerçait le plus vieux métier du monde. L'écrivain André Suarès, né à Marseille, en parle ainsi : " C'est une ville dans la ville, le château fort de la grosse luxure, qui roule en pente vers le port... Il y en a qui y ont pris pension, ils y mangent, ils y couchent." (voir "Le Jazz à Marseille pendant la période 1925", V. Fiole et M. Goldin, en ligne). C'est en 1863 que le préfet Maupas avait créé ce quartier réservé à la prostitution, quartier qui sera détruit en 1943.
L'approche artistique de Mélik laisse la morale loin derrière. L'image correspond assez bien à Baudelaire qui encourageait les artistes à s'emparer de "sujets modernes" liés à la grande ville, à se montrer à la hauteur   des modes de vie les plus marginaux ("les criminels et les filles entretenues").
"Sur un fond d’une lumière infernale ou sur un fond d’aurore boréale, rouge, orangé, sulfureux, rose (le rose révélant une idée d’extase dans la frivolité), quelquefois violet (couleur affectionnée des chanoinesses, braise qui s’éteint derrière un rideau d’azur), sur ces fonds magiques, imitant diversement les feux de Bengale, s’enlève l’image variée de la beauté interlope. Ici majestueuse, là légère, tantôt svelte, grêle même, tantôt cyclopéenne ; tantôt petite et pétillante, tantôt lourde et monumentale. Elle a inventé une élégance provoquante et barbare, ou bien elle vise, avec plus ou moins de bonheur, à la simplicité usitée dans un meilleur monde. Elle s’avance, glisse, danse, roule avec son poids de jupons brodés qui lui sert à la fois de piédestal et de balancier ; elle darde son regard sous son chapeau, comme un portrait dans son cadre.", dans Le peintre et la vie moderne, 1863, XII,  "Les femmes et les filles".
                Baudelaire incitait à chercher la beauté là on s'y attendait le moins, et Mélik traduit sa vision humaine en termes esthétiques de poses et de jeux de couleurs baignant dans la lumière. Ce simple dessin coloré n'est pas naturaliste. Il s'inscrit dans des codes élaborés qui se transmettaient plus ou moins inconsciemment. Ainsi le roux de toutes ces chevelures est une tradition bien établie dans l'image littéraire et picturale: "La Nana de Manet comme plus tard celle de Zola est une jeune femme rousse, couleur de cheveux fréquemment associée à la représentation  des prostituées. Ce sont souvent des modèles à la chevelure flamboyante que Degas, Lautrec, Anquetin, Vlaminck, Derain, Rops, Chabaud ou Picasso ont choisi de représenter dans des scènes de maison close.", I. Pludermacher, "Prostitution et modernité", idem.
André Derain, La femme en chemise ou Danseuse, 1906, HST,100 x 81 cm,  Copenhague

Quelques cartes postales permettent de visualiser l'ambiance de cette rue Bouterie que d'autres peintres ont représentée.

 Carte postale - Edit. Renaud, Paris - Vers 1920 coll. Musée d'Histoire de Marseille

"Petites chambres modestes ouvrant à même la rue, petites fenêtres à travers lesquelles on voit un lit, un pot à eau, quelque fois une image pieuse, on ferme la porte, on tire un rideau et tout est dit.", Edmond Jaloux (1878-1949), poète né à Marseille

Alfred Lombard, 1907. Rue Bouterie à Marseille, 1907, HST, 91 X 72 cm. Collection Galerie Pentcheff. Marseille
Antoine-Marius Gianelli, La rue Bouterie sur le port de Marseille, 1930 (Lithographie, 62 x 48 cm)
    

                Est-ce qu'il existe d'autres œuvres de Mélik qui pourraient confirmer ce regard neutre et artiste de Mélik sur cette "beauté interlope" ? Ce dessin schématique et complexe  représente au moins cinq femmes, dont deux sont visiblement nues, avec au premier plan une femme corpulente. 

Edgar Mélik, Les amies, 43 x 62 cm, fusain et gouache, collection particulière

Ce groupe de femmes est d'abord une étude graphique mais le sujet évoque la tenancière d'une maison close et ses "filles", image qu'on retrouve par exemple chez Rouault sous forme de caricature acide, et surtout dans certaines études de Picasso pour Les Demoiselles d'Avignon (les prostituées de la rue d'Avignon à Barcelone). Mélik utilise un traitement géométrique pour le corps central au second plan.
            
Pablo Picasso, Eude pour Les demoiselles d'Avignon, mai 1907, 8 x 9 cm, Musée national Picasso

G. Rouault, Filles, 1905, aquarelle, pastel et crayon, 25 x 25 cm, Dijon
                  
Toujours sous la forme prédominante du dessin et des rehauts accentués, avec une dimension caricaturale pour les trois femmes  en robes et coiffe ou chapeau, Mélik nous donne à voir une conversation animée. Le titre d'origine, Discours de ces dames , nous met sur la piste d'un sujet évocateur d'une tradition artistique pour une scène de mœurs bien réelle.

Edgar Mélik, Discours de ces dames, HSC, 23 x 37 cm, collection particulière

"La vie de château? - Pas du tout mais, tout simplement, dans les rues ombrageuses et fraîches du Quartier réservé, les gaies causeries de nos belles Marseillaises avant le coup de feu. Le Quartier "Réservé", Rue Bouterie, 1924" (photo publiée dans Mediterranean Crossroads: Marseille and Modern Architecture Paperback, 2011  de Sheila Crane)


Derain, Les Filles, 1905-1906, aquarelle, encre de Chine, Centre Pompidou

Un quatrième tableau de Mélik s'inscrit logiquement dans cette série. Un portrait de femme représentée de profil , avec sa chevelure affectée, son sourcil au trait noir et ses lèvres épaissies de rouge, rappelle  assez directement les codes esthétiques de la belle prostituée. Une autre dimension est parfaitement connotée, l'allure antique d'un buste, avec sa teinte de marbre.

E. Mélik, Profil à l'antique, collection particulière

    "Certaines prostituées de rue se fardent à outrance pour mieux faire ressortir  leur état et leurs traits dans l'obscurité. Zola évoque les "visages blanchis des prostituées, tachés du rouge des lèvres et du noir des paupières, prenant dans l'ombre, le charme troublant d'un orient de bazar à treize sous, lâché au plein air de la rue"." I. Pludermacher, "Prostitution et modernité", idem.

L'historienne Isolde Pludermacher  explique que le "monde de la prostitution" s'est constituée en sujet de peinture et des "beaux-arts" (et plus seulement de caricature) par le biais détourné du cadre fantasmé de l'Orient ou de l'Antiquité gréco-romaine. Mélik n'aurait pas renié la disponibilité du regard de Baudelaire, sans partager forcément son mépris  : "Parfois elles trouvent, sans les chercher, des poses d’une audace et d’une noblesse qui enchanteraient le statuaire le plus délicat, si le statuaire moderne avait le courage et l’esprit de ramasser la noblesse partout, même dans la fange ... N’oublions pas qu’en dehors de la beauté naturelle, et même de l’artificielle, il y a dans tous les êtres un idiotisme de métier, une caractéristique qui peut se traduire physiquement en laideur, mais aussi en une sorte de beauté professionnelle.", Le peintre de la vie moderne, XII, Les femmes et les filles.

Kupka, La Môme à Gallien, 1910, HST, Prague, Narodni Galerie

Une autre œuvre de Mélik, un dessin très coloré où deux femmes nues dansent sur une scène évoque directement le Paris de la nuit, ou Marseille et ses cabarets. La femme à l'élégant petit chapeau noir fume  pendant que la rousse aux seins nus gesticule avec frénésie. 

E. Mélik, Scène de cabaret, Fusain rehaussé de peinture à l’huile, 46 x 29 cm, collection particulière


Quels lieux Mélik a-t-il pu fréquenter dans sa jeunesse parisienne, avant 1932 ? Avez-t-il l'indifférence hautaine d'André Breton  ou la curiosité des jeunes surréalistes qui fréquentèrent tous les cabarets de Montmartre et Montparnasse?
"Il y a tant de lumières dans les rues que souvent on se croirait au théâtre... Mais poussez la porte de ces lieux enchantés d'où s'élèvent les rumeurs de la musique et du plaisir, et c'est alors que vous verrez grouiller le peuple à demi nu des filles, le peuple ardent des corps vendus aux baisers de la nuit... Tout est sourire, danse, et ni l'amour ni l'irrésistible perversité ne montrent ici leurs traits à la lueur du champagne... Ainsi, à l'entour des boites de nuit, se fait des infiltrations de la ville par un immense corps irrégulier qui ne vit que de la sensualité humaine, des yeux, des oreilles et du sexe d'autrui, et qui tient à la fois par la combinaison étrange du légendaire Montparnasse des artistes, des quartiers interdits des villes maritimes, et de toutes les cours de miracles du passé. Les joueurs d'instruments bizarres, les danseuses au numéro, leurs amis, jusqu'à leurs familles, quelques ivrognes que l'habitude enfin, et la boisson, joignent à cette population parfois incroyablement bourgeoise et parfois plus romantiques et folle qu'on ne peut l'imaginer, s'agglomèrent au hasard des rencontres, et bien plus à celui des nationalités.", Louis Aragon (témoignage écrit en 1927 pour son mécène Jacques Doucet, publié à titre posthume dans Défense de l'infini, Gallimard, 1997).

La sixième œuvre qui s'inscrit dans cette série est un format  vertical où se confrontent deux femmes, l' une nue et vue de dos,  l'autre habillée et de profil. Scène furtive de séduction entre deux jeunes femmes aperçues dans la rue ?

Edgar Mélik, Séduction, c. 1930, collection particulière
Coco Chanel , pantalon large, tenue unisexe, 1930

La femme de profil est habillée de manière élégante, avec sa silhouette mince qui dénote le style Années folles quand triomphait l'individualisme en littérature (Proust, André Gide) comme dans la mode (voir photo Coco Chanel). Mélik utilise la technique du croquis et du brossage coloré pour créer une scène prise sur le vif, ce qui n'empêche pas  nombre de détails prouvant le raffinement du travail pictural (main dans la poche, chaussure jaune à talon, pantalon fendu à la cheville, etc.).

Edgar Mélik, Séduction (Détails)
Jan Sluijters, Femmes qui s'embrassent, 1906,HST, 92 x 62 cm, Amsterdam, Van Gogh Museum
  
Balthus, Le Rêve (1955-56), 132 x 163 cm
                               
                                                   
Environ 20 ans plus tard, dans un tableau inspiré des poème saphiques de Baudelaire, Mélik n'hésitera pas à  traiter par la peinture la nudité sexuelle de deux femmes (voir Mélik lecteur de Baudelaire, ... disciple de Courbet ?).
E. Mélik, L'Amour, 75 x 46 cm, collection particulière

La confrontation du nu et de l'habillée peut renvoyer à la séduction entre femmes mais aussi au regard érotique de l'homme. Tel semble être le cas avec un des tableaux les plus somptueux de Mélik, où la richesse des couleurs égale la complexité de la composition. Au premier plan, une femme au visage-masque ramène ses bras dans son dos, se donnant une forme ailée (la sphinge du mythe qui interroge Oedipe ?). A droite, une femme nue, au sexe irradiant le rouge, tourne sa tête renversée vers le spectateur. Tout rappelle le luxe, le calme et la volupté (grand chapeau au sol, collier de perle, bouteille bleue absinthe, etc.).
E. Mélik, Vision féérique, 119 x 84 cm, c. 1942, collection particulière (crédit photo : Thierry Longefait)

                   
Un détail clairement érotique a été ajouté par Mélik : les lèvres rouge pur de la femme nue ont été modelées en relief, directement au tube de couleur. Quant au visage de la femme mythique, entre sa coiffe hiératique et son cou en piédestal,  il semble se détacher du tableau comme un masque irréel. Effet d'éclairage d'une soirée luxueuse ou d'un fantasme ?









"La femme est bien dans son droit, et même elle accomplit une espèce de devoir en s’appliquant à paraître magique et surnaturelle ; il faut qu’elle étonne, qu’elle charme ; idole, elle doit se dorer pour être adorée. ", Baudelaire, "Eloge du maquillage", Le Peintre de la vie moderne.
Mélik s'inscrit ainsi dans une représentation de la séduction où le maquillage, l'éclairage et le luxe contribuent à cette fusion du rêve et de la réalité voulue par André Breton dès 1924 (premier Manifeste du surréalisme).
"C'est une lumière très crue, aux accents verts, qui éclaire de bas en haut, à la manière des feux de la rampe, le visage fardé et blême de la chanteuse May Milton peint par Toulouse-Lautrec... La scène se situe en intérieur, au Moulin Rouge où l'on devine les globes des luminaires qui se reflètent dans les glaces fixées aux murs." , I. Pludermacher, "Prostitution et modernité", dans Splendeurs & misères. Images de la prostitution 1850-1910, catalogue Musée d'Orsay, 2016. 
Toulouse-Lautrec, Au Moulin Rouge, 1892-1895, HST, 125x141cm, Chicago
            
"Au plaisir prise et toujours prête
O Gaense-Liesel des défaites
Tout à coup tu tournais la tête
Et tu m'offrais comme cela
La tentation de ta nuque
Demoiselle de Sarrebrück
Qui descendais faire le truc
Pour un morceau de chocolat

Et moi pour la juger que suis-je
Pauvres bonheurs pauvres vertiges
Il s'est tant perdu de prodiges
Que je ne m'y reconnais plus
Rencontres Partances hâtives
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Comme des soleils révolus


Tout est affaire de décors
Changer de lit changer de corps
A quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays
...."          Louis Aragon, Roman inachevé

        
                                                                             
                Finalement ces huit représentations de Mélik, dont certaines pourraient sembler bien modestes, dessinent un sujet inaperçu à la "beauté interlope", pour une petite enquête ethnographique dans notre passé. Ces scènes de mœurs éclairent la personnalité humaine et artistique de Mélik autour des années trente, où se mêlent subtilement mœurs et mode. L'observation psychologique est aussi nuancée que la manière esthétique de rendre compte de la vie de ces femmes de la rue à Marseille. Mélik a été fasciné par un autre type de femmes, les lavandières, qu'il a souvent représentées autour de leur lavoir à Marseille, voire à Cabriès. Pour ce jeune Parisien quittant définitivement les beaux quartiers en 1932 cette humanité laborieuse a été une révélation où les femmes, souvent jeunes et belles, expriment leur noblesse pour l'observateur artiste fidèle aux vœux de Baudelaire.

                                                                                            O. Arnaud


3 commentaires:

  1. Jean-Marc Pontier20 mars 2018 à 06:44

    Merci Olivier pour cet article intéressant.
    Cependant, voilà beaucoup de points d'interrogations... Rien ne spécifie effectivement que ces tableaux soient des représentations de prostituées, en particulier pour ce magnifique portrait de profil (imaginons un instant qu'il s'agisse d'une amie du peintre, quelle image d'elle donne la postérité, avec tout le respect que l'on doit même au plus vieux métier du monde?)...
    D'autre part j'aimerais bien savoir d'où viennent ces titres si précis (presque réducteurs, pour certains) quand on sait que Mélik lui-même répugnait à baptiser ses oeuvres : ce ne sont souvent que des titres donnés a posteriori soit par les collectionneurs eux-mêmes, soit par les galeristes (et Lil Mariton ne débordait pas d'imagination en la matière)...

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  2. "Couvrez ce sein que je ne saurais voir." Ta sensibilité morale t'honore, mais tu auras remarqué le point d'interrogation pour l'article.
    Quant à ce buste magnifique, il est dans une famille pour la deuxième génération, et la tradition orale est qu'il s'agit bien d'une prostituée peinte quand Mélik habitait aux Catalans (1932-1934).
    Pour les titres tu as raison, beaucoup de tableaux de Mélik n'en ont pas, ou plutôt ils sont perdus. Pourtant on ne peut pas généraliser. Il y a 3 sources certaines pour les titres : Mélik écrivait parfois au dos du tableau, en grosses lettres noires le titre qu'il avait choisi; ou il y a les coupures de presses sur les expo. et une liste des titres tapée à la machine pour l'expo. à saint-paul-de-vence (1954, 58 toiles) avec 58 titres suffisamment insolites pour être attribués à Mélik lui-même. Enfin, la tradition orale.
    De toute façon le titre est intéressant pour nous quand il ne reprend pas simplement ce qu'on voit sur le tableau mais qu'il dénote un auteur (par exemple Rimbaud ou Fargue), un mythe ( par exemple pour un catalogue de Sierre en 1969, en Suisse, La fille de Gaïa, une personne réelle (par exemple Consuelo) ou un lieu.
    Pour la rue Bouterie, elle était tellement connue que tous les peintres et écrivains passant à Marseille l'ont abordée, si l'on peut dire (le titre est au moins vraisemblable).
    Le cas le plus intéressant est l'enquête de Danièle Malis. On part d'un article de l'abbé Rey qui reproduit un tableau (non localisé), avec Le mime Marceau pour légende (Semaine Provence 1975). Il y avait la tradition orale qui voulait que Mélik ait connu Marceau à ses début à Paris. Danièle a écrit à Marceau en 1994 et reçoit une lettre et un dessin qui confirment. Récemment la tradition orale du musée m'envoie chez un collectionneur qui a un magnifique portrait de Bip et Colombine (visiblement). Enfin, il y peu de temps, un ami achète un superbe grand format qui est manifestement un portrait de Marceau/Bip, comme présenté par la tradition orale.
    Sans cette enquête ces 3 tableaux seraient aujourd'hui présentés "Sans titre".
    o. arnaud

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  3. Merci Olivier pour ces précisions...
    Quant au profil il a dû être réalisé a posteriori (de mémoire?) par Mélik car la facture est bien postérieure à 32-34 me semble-t-il...

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