"Il faut noter la persistance
des mythes grecs chez les peintres et, en particulier, chez les peintres
français. Même chez les Impressionnistes. Renoir a fait un tableau où l'on
retrouve des éléments mythologiques : "le Jugement de Pâris". Matisse
a peint "L'enlèvement d'Europe". Picasso, toutes ses séries de
faunes, de centaures, etc. Klee a même fait une Diane ! Généralement, on
préfère ignorer cette tendance, car elle est considérée comme l'apanage des
"pompiers" et non pas des artistes d'avant-garde !", André Masson, Vagabond du surréalisme, Ed. Saint-Germain-des-Prés, 1975, p. 139.
Paul Klee, Diane, 1931 |
Renoir, Le Jugement de Pâris, 1908 |
L'oeuvre graphique de Mélik est encore peu explorée, alors qu'elle est foncièrement autonome et différente de sa peinture. Le médium du trait noir - plus rarement de couleur- invente un univers très libre et aérien (négation majeure de la matérialité de l'oeuvre peinte).
Mélik était parfaitement conscient de ce phénomène : "Lorsqu'un sculpteur dessine, ses dessins ne
sont pas ceux d'un dessinateur. Il en va de même lorsqu'il s'agit d'un peintre.
Il y a eu, il y a, il y aura". Une
très certaine Edith Piaf, Edition Château Musée de Cabriès, 1990.
L'allusion à Giacometti
est probable, artiste à la fois sculpteur, peintre et dessinateur, mais aussi à
Julio Gonzalez qui dessinait dans
l'espace avant de transcrire en sculpture. Dans le cas de Mélik, il y a
plusieurs univers, d'abord visuels
(dessin et peinture), puis sonore au piano et enfin littéraire, qui se correspondent mystérieusement sans
aucune ressemblance flagrante. L'oeuvre graphique a des qualités spécifiques puisque
lorsqu'un peintre dessine, ses dessins lui sont propres et communiquent avec
son oeuvre peinte. Ce dessin inédit va nous permettre d'approcher cette petite
énigme.
E. Mélik, Monstre et jeune femme, HST, 76 x 51 cm (vente Marseille Enchères Provence, déc. 2015) |
Deux personnages sont imbriqués par des lignes, courbes ou
anguleuses, noires ou vertes. Le code des couleurs sert à les identifier. Un
géant à la tête carrée porte une jeune fille. Mélik a multiplié les signes qui
rendent monstrueux le géant : son visage est coupée par une grande
ligne-balafre. Sa tête est vue de face et en même temps elle est tournée vers
sa compagne. L'ambiguïté nous laisse voir un oeil unique qui évoque un mythe de
cyclope. Mais lequel? Mélik continue son jeu avec la fragmentation de ce corps monstrueux dont
on ne voit qu'un bras puissant qui soulève les jambes repliées de la jeune
fille, et qu'une jambe qu'on devine fortement appuyée sur le sol. La tête et le corps de la jeune fille sont
encore plus étranges. Le corps étroit est tracé avec une ligne verte souple et
continue. Parfois c'est une courbe voluptueuse, parfois une ligne angulaire évoquant la projection des seins.
Son petit visage est tournée vers nous, et se détourne du géant qui l'enlève.
Son oeil est une large tache noire entourant le trou de la pupille. Seul accessoire qui évoque la féminité dans
une scène sourdement violente, un ruban vert autour de sa natte de cheveux.
Dernière ambiguïté que permet le dessin, le fragment de la jambe
verticale : elle peut être "lue" comme la jambe du géant appuyée sur
le sol, ou la jambe encore libre de la jeune fille victime d'un enlèvement.
L'aspect formel du dessin est très rigoureux, aucune
hésitation dans le contour complexe de la scène. Quelques taches de couleurs
animent une surface parfaitement dépouillée (des ombres jaunes indiquent les
régions du visage du cyclope, alors qu'une tache blanche marque son front,
etc.).
Si on suit la pensée de Mélik son dessin n'est pas celui
d'un dessinateur mais celui d'un peintre. Que voulait-il dire par cette phrase
énigmatique? Selon ses propres termes,
Mélik s'opposait au conceptuel
(clair et univoque) pour suivre l'abscons
(obscur et ambigu). On peut penser que le dessin est celui d'un dessinateur dans
la mesure où il sera plus mimétique alors que le dessin d'un peintre ou d'un
sculpteur procède autrement (élisions,
superpositions et fragmentation). Alors qu'un dessinateur veut être fidèle à
l'objet représenté dans le passage des trois dimensions à la surface d'un
feuille, le sculpteur suit le chemin inverse. Il crée de l'ambiguïté parce
qu'il part de la planéité de la page pour produire des signes ambigus renvoyant
à l'espace (voir sur Julio Gonzalez, "Cet art nouveau : dessiner dans l'espace",
de R. Krauss, dans L'originalité de
l'avant-garde et autres mythes modernistes, Macula, 1993).
L'enjeu éclaire surtout les limites de Picasso aux yeux de Mélik. Sur un de ses propres dessins Mélik a écrit : "Je peins mieux que Picasso mais je dessine presque aussi bien que lui". La peinture de Picasso serait-elle trop soumise au dessin, à un code producteur d'analogie (dans le cas du cubisme, mais aussi de son néo-ingrisme, etc.)?
Le dessin de Mélik est d'abord une construction par élision sans code (une jambe et non deux, un bras et non deux) et par ambiguïté des parties (visage de face ou de profil, oeil unique ou non, à qui appartient la jambe, etc.). Nous sommes assez loin de la représentation d'un mythe (illustration univoque d'un récit). Les lignes du dessin tracent des corps imaginaires dont la raison d'être n'est pas de représenter du déjà-connu/ déjà-vu. Le corps (largement éludé) devient son propre système de signifiants puisque l'illusion visuelle du dessin fait que les parties du corps s'organisent et se cachent pour engendrer des signifiés ni vraiment culturels, ni vraiment naturels ("c'est un géant, c'est peut-être un cyclope, ce serait Polyphème, etc."). Le dessin transparent crée l'illusion de l'objet, alors que le dessin d'un sculpteur ou d'un peintre crée l'illusion dans l'image grâce à l'espace interne.
L'enjeu éclaire surtout les limites de Picasso aux yeux de Mélik. Sur un de ses propres dessins Mélik a écrit : "Je peins mieux que Picasso mais je dessine presque aussi bien que lui". La peinture de Picasso serait-elle trop soumise au dessin, à un code producteur d'analogie (dans le cas du cubisme, mais aussi de son néo-ingrisme, etc.)?
Picasso, Le hibou, 1947 (catalogue de l'exposition, Palais des Papes, 1947) |
Le dessin de Mélik est d'abord une construction par élision sans code (une jambe et non deux, un bras et non deux) et par ambiguïté des parties (visage de face ou de profil, oeil unique ou non, à qui appartient la jambe, etc.). Nous sommes assez loin de la représentation d'un mythe (illustration univoque d'un récit). Les lignes du dessin tracent des corps imaginaires dont la raison d'être n'est pas de représenter du déjà-connu/ déjà-vu. Le corps (largement éludé) devient son propre système de signifiants puisque l'illusion visuelle du dessin fait que les parties du corps s'organisent et se cachent pour engendrer des signifiés ni vraiment culturels, ni vraiment naturels ("c'est un géant, c'est peut-être un cyclope, ce serait Polyphème, etc."). Le dessin transparent crée l'illusion de l'objet, alors que le dessin d'un sculpteur ou d'un peintre crée l'illusion dans l'image grâce à l'espace interne.
Certains signes rares
se retrouvent sur des toiles. Par exemple le petit personnage à gauche a
un corps géométrisé alors que l'autre personnage est tout en courbes et
transformations (chez G. Deleuze la déformation
affecte l'apparence du corps, la transformation
est abstraite et dynamique car elle rend visibles les forces internes des
mouvements du corps, voir Francis Bacon,
Logique de la sensation, 1981). Les bras et les mains ne sont plus des
parties anatomiques mais des forces extériorisées (un bras raccourci parce que
sa main est collé au visage/ un bras démesurément allongé parce qu'il décrit un
ample mouvement dans l'espace).
E. Mélik, Deux personnages, HSB, collection particulière |
Le contenu du dessin qui confronte un monstre/cyclope et une
jeune fille possède incontestablement une dimension mythique. Le dessin est simplifié par ses moyens techniques
mais d'une grande puissance pour son exécution. D'où le contraste entre la
passivité apparente de la scène et sa violence sous-jacente. On pense obscurément
au mythe du cyclope Polyphème qui surprend les jeunes amoureux, Acis et
Galatée, s'éprend de la jeune nymphe qui se refuse, puis tue d'une pierre le
pauvre Acis afin d'enlever Galatée. Ce mythe sur la violence du Désir et du
Malheur qu'on trouve chez Ovide est devenu, au cours des siècles, un thème
inépuisable pour les musiciens, les sculpteurs et les peintres.
"Car je brûle, et
un feu plus ardent bouillonne en moi, qui suis blessé,
et j'ai l'impression de porter dans ma poitrine les forces de l'Etna
qui y seraient passées ; et toi, Galatée, tu restes insensible. ” Ovide, Les Métamorphoses, XIII, 868.
et j'ai l'impression de porter dans ma poitrine les forces de l'Etna
qui y seraient passées ; et toi, Galatée, tu restes insensible. ” Ovide, Les Métamorphoses, XIII, 868.
Rodin, Polyphème observant Acis et Galatée, 1902, Musée Rodin |
Mélik s'est déjà intéressé à certains mythes (voir,
"Cycle mythologique chez Mélik? " sur ce blog). Mais ce n'est pas en
tant qu'illustrateur esthétique (comme Picasso ou Matisse). Ce qui l'attire
serait alors le sens abstrait du mythe qui laisse une grande liberté à
l'invention visuelle et à la transposition. Une vérification existe si on
compare des images pour leur signification et non leur ressemblance. Comment
représenter le Désir (à la fois Toucher d'Eros et Toucher de Thanatos) ? Mélik
a su varier les solutions à ce problème qui concerne au plus haut point le peintre
autant que l'homme. Dans ce deuxième dessin fortement coloré Mélik a multiplié
les femmes, assises ou debout, selon tous les degrés d'avancement du dessin (de
l'ébauche à la forme achevée). Les vêtements sont aussi variés que les moyens techniques
de la couleur.
E. Mélik, Groupe de femmes épiées, c. 1935, Dessin rehaussé de couleurs, collection particulière |
Ce
cercle magique du Désir rappelle celui de Marcel Duchamp qui a représenté cinq
instantanés du mouvement d'une femme unique (moyen expressif emprunté aux
peintres futuristes), dans ce qu'il nomme de manière ambiguë Portrait.
Marcel Duchamp, Portrait (Dulcinée), 1911, 146 x 114 cm, Philadelphie, Museum of Art |
L'ambiguïté est celle du nom, celle du contenu (cinq femmes
ou cinq arrêts) et celle de l'image puisque la femme est progressivement
déshabillée par le peintre (mais elle garde son chapeau, dernière provocation
cachée de l'artiste, voir Marcel Duchamp,
la peinture, même, catalogue Centre Pompidou, 2014, p. 132).
Sans les moyens de l'avant-garde futuriste Mélik crée aussi
dans l'image une ambiguïté cachée qui nous ramène au mythe de Polyphème.
Derrière l'architecture à étages (Hôtel-Dieu de Marseille?) se cache un homme
disproportionné qui observe les femmes.
Une scène paisible et esthétique prend une dimension
psychique, celle qui fait du peintre et de son public, des voyeurs. Avec
les moyens somptueux du symbolisme Gustave Moreau avait déjà signifié, grâce au
mythe de Polyphème, que la peinture trahit
notre voyeurisme.
G. Moreau, Galatée, 85 x66 cm, 1880 |
« Le désir
titanique du Cyclope Polyphème de G. Moreau épiant Galatée », André
Breton, L’Art magique, 1957, p. 225
Un autre dessin de Mélik, de sa première période à
Marseille, traduit ce Regard au second degré qu'est la peinture, avec cet homme
qui s'éloigne en se retournant sur deux femmes qui se parlent.
E.Mélik, Homme se retournant vers un
groupe de femmes, c. 1935, ancienne collection Louis Trabuc
|
Ce qu'il y a de singulier dans le premier dessin de Mélik,
c'est le moment plutôt imaginaire de l'enlèvement de Galatée par Polyphème qui
seul permet le face à face. La fascination du regard, commune au peintre pour
son sujet et au désir pour son objet, est indiquée par l'oeil unique du
vrai-faux Cyclope (monstruosité) et surtout par l'oeil noir de Galatée, pure
invention de Mélik. Ce visage au contour géométrique prend l'aspect d'un masque
à l'oeil noirci par la terreur. Il n'est pas sans analogie avec le fameux visage de la sculpture L'Objet invisible (1934) de Giacometti, forme de cristal, avec ses yeux fixes, qui rappelle la tête d'une mante religieuse (ce motif devint une association évidente entre sexualité et cruauté - l'insecte femelle dévore le mâle après l'accouplement - avec l'article de Roger Callois, "La mante religieuse", dans Minotaure, n°5, 1934).
Giacometti, ce peintre et dessinateur que Mélik a admiré - il
racontait à ses amis de Cabriès sa visite de l'atelier rue Hippolyte-Maindron
au début des années Trente.
Une oeuvre plus abstraite de cet artiste dénote cet aspect cruel du regard, son obsession
destructrice : Pointe à l'oeil. Objet
mobile et muet de la période surréaliste de Giacometti il est le montage d' une
pointe à la courbe complexe dirigée vers une tête-crâne portée par un thorax,
l'ensemble sur un socle pas-de-tire. L'objet sera rendu célèbre par une
photographie de Man Ray publiée dans
la revue Cahiers d'art en 1932, exposé
dans la galerie Pierre Colle à Paris la même année, puis en 1936 à
l'Exposition internationale du surréalisme à Londres. Objet qui perce l'oeil
d'autant plus fascinant que son contenu renvoie au fantasme de la pulsion
scopique et de la pulsion érotique chez Giacometti (sur la période surréaliste
de Giacometti, voir R. Krauss, "On
ne joue plus" dans L'originalité
de l'avant-garde et autres mythes modernistes, 1993).
A. Giacometti, Pointe à l'oeil ("Relations désagrégeantes") |
Dans le dessin de Mélik que peut signifier d'inconscient
cette tache noire sur l'oeil ? La nymphe a-t-elle été violée ? La tache sur l'oeil serait-elle
symbole de culpabilité malgré la
violence subie?
Nous sommes en présence d'une chaîne d'images (ambiguïté,
cyclope, dualité agressive, Polyphème, etc.) qui relève de l'"inquiétante
étrangeté" (S. Freud) d'un dessin pourtant simple et maîtrisé. Ce travail de
l'image n'en fait sûrement pas l'illustration d'un mythe (trop de signes sont
inventés et cachés), un simple cliché pour un mythe archiconnu. C'est le
processus de "l'image qui ouvre la
pensée" (G. Didi-Huberman).
L'obsession de l'oeil regardeur et la violence faite à l'oeil
ont été communes dans le surréalisme, et pour un peintre personnellement connu de
Mélik, Victor Brauner (voir
"Mélik et Victor Brauner : surréalisme et fascination de l'oeil
énucléé", sur ce blog). Un grand paravent réalisé par Mélik vers 1955 nous
place autrement sous l'emprise de ce regard du Désir. Quatre femmes
métamorphosées exécutent pour nous une sorte de danse chamanique (voir
"Faire dialoguer Mélik avec Picasso!", sur ce blog). Il n'y a pas de modèle extérieur ni même intérieur (fantasme) à ces Figures. Ces "Femmes" ne sont pas des copies. Les lignes ondulées créent des simulacres pour le Désir.
E. Mélik, Danse des Bacchantes, Grand paravent (non localisé) |
Mais dans la profondeur du tableau , à peine discernable une
tête-plaque regarde aussi. La représentation d'une sculpture dans un
tableau a une longue histoire (exemple de multimatérialité, voir W. Hofmann, "Réflexions sur l'Iconisation, A propos des
Demoiselles d'Avignon"), mais là nous sommes en face d'une idole carrée
qui regarde sans être vue, un regard fasciné et incrédule qui nous regarde
aussi...
A.Giacometti, Tête qui regarde, 1928, 17 x 13 cm |
Qu'est-ce qu'un peintre comme Mélik? Celui qui a l'audace de
figurer le Désir, au prix d'une métamorphose de l'apparence qui mortifie
l'oeil.
« Et, sans doute,
le projet du peintre peut-il parfois se
rapprocher de cet état de surprise que cherche le photographe quand il
essaie de saisir son sujet sans le troubler par sa présence, mais aussi sans
être troublé par lui, comme si, au fond, il n’était là pour rien… Mais le
projet du peintre est, cependant, tout autre qu’une surprise, qu’un « pas
vu, pas pris », il est, in presentia, d’assurer sa prise sur autrui, de
fonder une entreprise, une inter-relation de sujet à sujet, quand même il sait
que son œil se verra mis dans la position d’être constamment « désespéré
par le regard » (Lacan), constamment mortifié, constamment délogé du lieu
de prééminence qu’il prétendait occuper au cœur du réel… Plus qu’un cache-cache
donc, le rapport de l’œil au réel est un chassé-croisé où s’éprouvent en effet,
comme le dit si justement le premier titre de l’œuvre de Giacometti (La pointe
à l’œil, 1932), des relations désagrégeantes : celle qui entraîne la mortification de l’œil de l’artiste par
l’objet convoité », J. Clair, « La pointe à
l’œil d’Alberto Giacometti», Cahiers
du Musée national d’Art moderne, n° 11, 1983.
Un dessin inédit confirme l'hypothèse concernant ce
qu'est un dessin de peintre en lien avec le Regard du désir. Ce Nu tardif
est fait de quelques lignes courbes. Il dégage une grande puissance dans
l'exécution, et impose la présence de ce corps avec ses contorsions
indéchiffrables. De simples lignes faussement simples confondent le corps autant que notre regard.
E. Mélik, Femme
allongée, 40 x 70 cm, c. 1950, association des Amis du musée E. Mélik |
E. Mélik, Femme vue de dos, dessin rehaussé, collection particulière
Quand Mélik abandonne le dessin au trait pour cerner une forme par les traits vibratoires l'effet pictural est renforcé. Pour ce corps sensuel vu de dos, la tête se tourne et se transforme. D'où l'indistinction qui crée un "devenir animal": les signes reconnaissables du visage humain sont perdus.
Quand est-ce qu'un dessin devient pictural? Quand le dessin s'invente un langage analogique, au sens où Gilles Deleuze le définit dans le cas de Francis Bacon. Analogie qui passe par une catastrophe qui brouille l'image. Loin de la ressemblance et pourtant similitude produite : "On dit que la ressemblance est produite lorsqu'elle apparaît brusquement comme le résultat de tout autres rapports que ceux qu'elle est chargée de reproduire : la ressemblance surgit alors comme le produit brutal de moyens non ressemblants.", Francis Bacon, Logique de la sensation, 1981, chap. 13, L'analogie.
La transition artistique de l'homme au peintre devient sous nos yeux une conversion incessante du regard du Désir en désir du Regard. L'image, dessin ou peinture, est devenue un Fait pictural. "Notre oeil insatiable et en rut" disait Gauguin.
O. Arnaud
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire