Horaires : du vendredi 12 juin au 27 septembre, 3 jours par semaine (vendredi/samedi/dimanche),
de 10h à 12 H et de 14h à 18 h (Entrée : 4,50 € par personne, 3 € en groupe, gratuit pour les enfants de moins de 12 ans).
La Provence, le 12 juin 2020 |
Peinture magique, on voit enfin le regard hypnotique de cette jeune femme nue. Il faut bien admettre que le château-musée de Cabriès est en lui-même une oeuvre d'art unique dans la région puisque Mélik utilisa les niches des placards, les grands murs des salles et la petite chapelle du XVIII° siècle pour créer un cycle fabuleux d'hallucinations colorées. Une histoire merveilleuse avec ses combats et ses femmes mystérieuses qui nous content un mythe qui n'est pas encore déchiffré.
Il faut imaginer ce château chaque soir, éclairé par quelques bougies à la lumière vacillante, avec ses fresques qui soudain prenaient vie. Accrochés sur les murs, des dizaines de tableaux aussi colorés, puis des tableaux alignés le long des murs, à même le sol. L'impression produite par cette "caverne primitive" selon l'expression même de Mélik devait être extraordinaire.
Cette Figure mythique de la femme obéit au code de la peinture de Mélik. Le corps occupe tout l'espace en creux sur un fond abstrait où l’œil isole progressivement une multitude de détails dont les formes et les couleurs valent d'abord pour leur valeur plastique et non représentative.
Mais l'essentiel est dans cette tête qui nous fixe avec ses lignes dessinant la structure solide d'un visage. Les arcades des yeux, les lignes fortes du nez, et l’œil déporté sur le bord du visage.
La position des yeux obéit à une règle non-écrite de Mélik qui déforme le visage simplement en déplaçant les yeux... des yeux merveilleusement bleus qui sont extatiques, car ce qui compte, ce n'est pas vraiment le spectateur qui passe distraitement pour la voir, mais ce qu'elle regarde - intérieurement - pour l'éternité.
Deux petits points bleus marquent les orifices du nez, cette respiration intérieure qui en fait une être vivant.
Les deux seins sont parfaitement dessinés avec leurs courbes qui se croisent. Ils laissent voir entre eux une cavité mystérieuse où la tache bleue évoque une poche amniotique ou l'espace sombre d'un organe inconnu. Chacun invente avec son imagination...
Les seins nus sont toujours chez Mélik une exaltation de la sensualité du corps et de sa beauté solaire.
Edgar Mélik, Jeune fille aux seins nus, HST, collection particulière |
Edgar Mélik, Femme mélancolique, 1961 (fibrociment), 120 x 67 cm, collection particulière |
Avant de prendre le grand escalier qui monte à l'étage vous imaginerez la grande fresque, aujourd'hui disparue, qui représenta un homme fasciné qui tend son bras vers une déesse qui préfère détourner sa tête pour regarder les visiteurs qui arrivent.
Mélik devant la fresque disparue (c. 1955), collection du musée |
Edgar Mélik, L'homme aux yeux bleus (photo Fred Bahr), 1970, collection du musée |
Olivier ARNAUD, secrétaire de l'association des Amis du musée Edgar Mélik
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