C'est un très beau dessin de Mélik, certainement assez ancien. On pourra l'admirer (avec trois autres oeuvres de Mélik) à partir du 5 décembre à la galerie Alain Paire, rue du Puits neuf à Aix en Provence.
Je publie ici le commentaire d'Alain, très éclairant sur cette oeuvre et les autres présentées à la galerie :
Je publie ici le commentaire d'Alain, très éclairant sur cette oeuvre et les autres présentées à la galerie :
"C'est une oeuvre sur papier format 22 x 17
cm. Au vu du catalogue d'Edgar Mélik feuilleté pour l'occasion, j'ai comme toi
immédiatement envie de ranger ce dessin dans la période de l'avant-guerre : le
dessin aurait été griffonné à Marseille. On voit sur la gauche, la reproduction
n'est pas parfaite, trois petits bonshommes barbichus dérisoires et caricaturaux
qui stationnent sur le bitume ou bien sur le verglas d'une mauvaise rue. Ils
regardent sur la droite trois personnages féminins : la première d'entre elles
saisie de dos et porteuse d'une sorte de corbeille, les deux autres avec des
jupes et des hanches très fortes. Ce sont des femmes de condition modeste. Mais
elles sont habitées par une force charnelle, elles ont une dimension presque
magique qui les hausse au-delà du quotidien. Ici, j'ai par ailleurs
irrésistiblement le sentiment de pouvoir associer deux "Edgar" : Edgar Mélik et
Edgar Degas.
Parmi les trois autres pièces de Mélik qui figurent dans cette exposition - mais sa reproduction est difficile - ma préférée est un format un peu plus grand, toujours sur papier. Moins d'ocre que d'habitude, une apparition qui surgit dans une atmosphère rouge et noire extrêmement sensuelle, une femme nue couchée à l'horizontale qui croise ses jambes, longues et minces : de la cendre, de la noirceur et des braises extrêmement vives, presque une idole. Simultanément, dans cette beauté d'apparition, beaucoup de fragilité, peut-être quelque chose comme un sentiment de "nevermore". Là aussi, pas grand chose pour une causerie banale : parmi celles que je peux connaître, l'une des plus surprenantes pièces de Mélik.
En bref, quatre pièces admirablement choisies et conservées par leur collectionneur".
Parmi les trois autres pièces de Mélik qui figurent dans cette exposition - mais sa reproduction est difficile - ma préférée est un format un peu plus grand, toujours sur papier. Moins d'ocre que d'habitude, une apparition qui surgit dans une atmosphère rouge et noire extrêmement sensuelle, une femme nue couchée à l'horizontale qui croise ses jambes, longues et minces : de la cendre, de la noirceur et des braises extrêmement vives, presque une idole. Simultanément, dans cette beauté d'apparition, beaucoup de fragilité, peut-être quelque chose comme un sentiment de "nevermore". Là aussi, pas grand chose pour une causerie banale : parmi celles que je peux connaître, l'une des plus surprenantes pièces de Mélik.
En bref, quatre pièces admirablement choisies et conservées par leur collectionneur".
Rappel : vernissage de l'exposition ce mercredi 5 décembre à 18 h 00.
C'est une oeuvre sur papier format 22 x 17 cm. Au vu du catalogue d'Edgar Mélik feuilleté pour l'occasion, j'ai comme toi immédiatement envie de ranger ce dessin dans la période de l'avant-guerre : le dessin aurait été griffonné à Marseille. On voit sur la gauche, la reproduction n'est pas parfaite, trois petits bonshommes barbichus dérisoires et caricaturaux qui stationnent sur le bitume ou bien sur le verglas d'une mauvaise rue. Ils regardent sur la droite trois personnages féminins : la première d'entre elles saisie de dos et porteuse d'une sorte de corbeille, les deux autres avec des jupes et des hanches très fortes. Ce sont des femmes de condition modeste. Mais elles sont habitées par une force charnelle, elles ont une dimension presque magique qui les hausse au-delà du quotidien. Ici, j'ai par ailleurs irrésistiblement le sentiment de pouvoir associer deux "Edgar" : Edgar Mélik et Edgar Degas.
RépondreSupprimerParmi les trois autres pièces de Mélik qui figurent dans cette exposition - mais sa reproduction est difficile - ma préférée est un format un peu plus grand, toujours sur papier. Moins d'ocre que d'habitude, une apparition qui surgit dans une atmosphère rouge et noire extrêmement sensuelle, une femme nue couchée à l'horizontale qui croise ses jambes, longues et minces : de la cendre, de la noirceur et des braises extrêmement vives, presque une idole. Simultanément, dans cette beauté d'apparition, beaucoup de fragilité, peut-être quelque chose comme un sentiment de "nevermore". Là aussi, pas grand chose pour une causerie banale : parmi celles que je peux connaître, l'une des plus surprenantes pièces de Mélik.
En bref, quatre pièces admirablement choisies et conservées par leur collectionneur.
Merci Alain pour ces précisions!
RépondreSupprimerVu hier soir la seconde pièce dont il est fait mention, ce nu couché. Je n'avais vu jusque là que trois des quatre oeuvres exposées et suis restée bouche bée. Pour un petit format, il est d'une densité colorée et d'une sensualité expressives! Il me plaît vraiment.
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